Les conditions de vie et de travail générées par la précarité d’emploi ont des effets largement décrits sur la santé mentale des travailleurs concernés. La précarité influence, entre autres, l’adoption de conduite tabagique. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la précarité sur la motivation à l’arrêt du tabac et le succès des tentatives du sevrage tabagique chez cette population.
Il s’agit d’une enquête transversale par questionnaire menée auprès de 174 employés du secteur du bâtiment à l’aide d’une fiche regroupant les caractéristiques socioprofessionnelles, les habitudes tabagiques, les tentatives d’arrêts antérieures et une évaluation de la motivation à l’arrêt du tabac par le test de motivation de Lagrue et Légeron.
L’âge moyen dans notre population était de 32 ans. La majorité était de sexe masculin (94 %). Le travail précaire avait concerné 45 % des employés (78 employés). Comparativement aux salariés sous contrat à durée indéterminée, les travailleurs en situation de précarité étaient souvent tabagiques (p=0,009) avec un nombre de cigarettes par jour plus élevé (p=0,04) et une consommation d’alcool plus importante (p=0,016). Aussi, ils avaient fréquemment un niveau de motivation à l’arrêt du tabac qualifié de faible à modéré (p=0,003). Leurs décisions d’arrêt étaient liées à des raisons financières (p=0,01) et leurs tentatives s’achevaient le plus souvent par un échec (p=0,004).
Dans le bâtiment, nous constatons la présence de difficultés du sevrage tabagique chez les personnes en situation précaire. Un secteur où le dialogue social autour de l’aide à l’arrêt tabagique doit aborder directement les facteurs de risques du travail précaire.
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Publicado por Elsevier Masson SAS.